- MIR TAQI MIR
- MIR TAQI MIRM 壟R TAQ 壟 M 壟R (1722-1810)Né à Agra, mort à Lucknow, regardé comme le plus grand poète lyrique de langue ourdoue, M 稜r appartient à l’école de Delhi. Le sac de cette dernière ville, où il s’était acquis une grande notoriété, l’obligea à fuir. Poète fécond, auteur d’une autobiographie, de six volumes de ghazals (poèmes lyriques), d’innombrables quatrains et de dizaines de longs mathnawis (récits en vers), dont le plus célèbre est intitulé «Illusion et Rêve», ainsi que de satires et d’odes de circonstance. Tout ce qu’il a écrit a un cachet inimitable de grâce et de charme mélancolique. Les trois petits poèmes suivants sont très caractéristiques de sa manière imaginative et rêveuse:Tu n’es qu’une bulle d’écume / Dans ce fleuve battu par la tempête; / Une fois que tes yeux seront ouverts, / Le monde t’apparaîtra comme un songe.Un soir, je me rendis dans la boutique des souffleurs de verre / Et leur demandai: «Ô vous qui fabriquez des coupes, auriez-vous par hasard un verre / Qui ait la forme d’un cœur?» / Ils se mirent à rire: «C’est en vain que tu cherches, / Ô M 稜r, chaque coupe que tu vois, ronde ou ovale, chaque verre / A été un cœur que nous avons fait fondre dans le feu et soufflé / En une coupe. C’est là tout ce que tu vois ici: il n’y a pas de verre.»La signification sans le «Moi» / Sera à jamais inconnue. / Ceux qui savent reconnaissent / L’homme comme seul objet d’adoration. / Nous sommes nés pour ne voir / Et ne connaître que nous seuls. / Mais c’est là un secret / Partagé par de rares initiés.
Encyclopédie Universelle. 2012.